païsage
21 mai – 24 juillet 2016
Jeudi
au dimanche 10 h à 12 h / 14 h à 19 h
Marie Laurence de Chauvigny de Blot
Sophie Franza
Pierre Gangloff
Sylvie Grenn
Marielle Paul
Paul Vergier
Païsage : Le « i » tréma du mot intrigue, amène un questionnement.
Que veut nous dire cette étrangeté ? Cette interrogation engage d’emblée le spectateur vers une ouverture curieuse du regard face aux œuvres des six artistes qu’il va découvrir.
Marie Laurence de Chauvigny de Blot, Sophie Franza, Pierre Gangloff, Sylvie Grenn, Marielle Paul, Paul Vergier sont avant tout des Peintres. Leur travail s’inscrit résolument dans le champ de la peinture contemporaine. Tout d’abord, leurs pratiques respectives interrogent toujours l’acte de peindre, là où classicisme et contemporanéité dialoguent ou s’affrontent. Ensuite, leur rapport singulier à l’espace permet de repenser la thématique du paysage ; espaces imaginaires ou réels, espaces construits ou déstructurés, ouverts ou contenus.
Pour autant, leurs recherches picturales ne les éloignent pas du registre émotionnel ou sensible. Leurs « païsages » peuvent être solaires, sensuels mais aussi introspectifs, bouleversants ou tout simplement apaisants...
Ces six artistes nous offrent alors un rapport des plus vifs au monde qui nous entoure et confirme ainsi le sens historique du mot comme un objet croisé entre nature et culture.
Christine Célarier
pour le Collectif
En pleine lumière et par tous les temps, debout face à l'horizon, Marie-Laurence de Chauvigny de Blot vit intensément au cœur de la Nature préservée.
" je crois au vivant végétal et à sa force concentrée”…Paysages, morceaux de monde, morceaux d'infini. Partager le rythme de la Nature nous inspire cette belle phrase de Goethe :"L'instant qui passe est de l'éternité ".
Françoise Monnin
Rédactrice en chef d’ Artension
Peindre aujourd’hui c’est toujours tenter la représentation du monde mais au travers de signes neufs, c’est copier, détourner, recycler des images dont la profusion nous envahit et avec laquelle tout artiste doit créer du sens. C’est ce que fait Pierre Gangloff en développant un travail sur les paysages étrangement déformés que nous proposent les captations d’écran du serveur Google, des paysages de fin de route dans lesquels, même renseignés sur notre position exacte confirmée par les satellites, nous sommes toujours un peu des égarés. Des paysages dans le vague comme on le dit de certains terrains, des lieux dont il sait montrer la puissance géopoétique. Images de notre quotidien numérique qu’il passe au filtre du scanner et où s’impose alors, dans les réminiscences de la peinture, dans le souvenir des maîtres anciens, dans cet étrange entre-deux qu’il crée entre photographie et peinture, une réalité nouvelle et ultra contemporaine. Images à la fois fortes et mélancoliques qui montrent la lumière, mais seulement ce qu’il en reste de très peu visible, sa très légère rémanence.
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Chez Marielle Paul, après s’être nourrie d’ingrédients sélectionnés ici-bas et un peu partout ailleurs, l’abstraction est donc allée chercher du côté de l’hallucination depuis 2012. Un grand arcen-ciel entoure la planète Saturne, c’est bien connu ! Des anneaux encerclaient déjà les montagnes qu’inspira durablement à l’artiste un voyage sous les tropiques. Pourtant, même si la topographie le permet en théorie, on n’a jamais constaté d’arc-en-ciel excédant le demi-cercle dans la nature. Et on n’a jamais vu, non plus, d’auréoles entourant les môles granitiques de Rio de Janeiro, comme on en trouve dans ces paysages peints à la gouache en se souvenant aussi des voyages de Gulliver. La concentricité était seulement tellurique, elle est aujourd’hui décomplexée jusqu’à… l’excentricité, surtout lorsqu’elle se joue des clichés : peindre aujourd’hui un coucher de soleil ne passe plus, alors peindre un arc en-ciel ! Quand on suit l’évolution du travail de Marielle Paul, toutes sortes d’hypothèses viennent en tête. Un accident a pu contrarier la trajectoire aléatoire de l’entrelacs pour tendre vers l’impeccable embobinage de l’arc-en-ciel… à moins qu’au contraire celui-ci ne se défasse encore en entrelacs sous le coup d’une antépénultième révolution, la révolution finale n’ayant pas encore déterminé sa trajectoire. Mais que l’entrelacs soit ou non, la représentation du hasard, cette figure serait molle si elle n’était puissamment déterminée par la souplesse assurée de la main qui la décrit et la vigueur du mouvement qui la soutient.
Exposition Galerie Jean Brolly, Paris-2014 Communiqué de Presse
Paul VERGIER
Dans ma démarche de peintre, le motif doit être porteur de la complexité liée au travail de représentation. La thématique du paysage que j'investis depuis quelques années a progressivement intégré le sujet de la serre maraîchère. Les deux s'interpénètrent pour intérioriser l'espace extérieur, peut-être l'obstruer (ou le déprécier... ?) Je tente ainsi de redéfinir la peinture de paysage comme espace "du manque". Celui-ci pousse à s’investir en créant une sorte de mystère dans la narration. L'histoire se passe derrière ou devant. Le paysage apparaît comme l'image d'une névrose où le réel est tranché, plié, voilé.
Traces humaines, bâche plastique, outils agricoles évoquent tous le travail de la forme, du réel. Ces motifs questionnent en définitive la surface et l’espace du tableau, du voir, du regard, de l’aveuglement, ces éléments constitutifs de toute représentation en peinture de tableau.
Franza vit et travaille à Venise
Sophie Franza, après des études artistiques à Paris et Rome, fait le choix de la figuration : portraits, paysages, natures mortes. L’artiste utilise avec virtuosité la peinture à l’huile et l’aquarelle. Passé le premier regard sur son travail pictural « hyperréaliste » qui fascine, sa peinture donne à ressentir un trouble, une sensation déroutante, un mystère …?
Né d’un lent processus le langage plastique de Sophie
Franza, expérimental, conceptuel, méditatif, a comme medium de départ la photographie.
De ce constat, évoquer Gerhard Richter n’est pas anodin. « Il faut se méfier de l’image de la réalité que nos sens nous transmettent car elle est limitée et incomplète » dit Gerhard Richter.
La photographie est une image de la réalité mais la peinture est une présence. L’art de Sophie Franza n’est pas de reproduire la réalité. Sa vision du monde, du quotidien n’est pas objective, c’est une vision personnelle, une autoréflexion.
Sophie Franza fait œuvre autobiographique, son lien avec l’espace et le temps est fragmenté, décomposé. Est-ce une vision romantique d’un monde anodin, urbain et quotidien ? Temps suspendu, vitesse, espace, arrêt sur image, regard intime, les œuvres de Sophie Franza sont des vanités contemporaines.
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Sylvie Grenn vit à Rouen. Elle se consacre à sa création dans une complète immersion picturale, vitale pour elle, tout en sachant rester à l'écoute du monde extérieur. L'artiste définit sa peinture « d'instinctive », son dessin correspondant toujours à un premier jet.
Les toiles qu'elle nous présente ici, toutes de format carré, toutes présentant une subtile alliance entre une riche gamme chromatique et le trait appartiennent à une même série qui montre un équilibre sensible entre le doux et le rugueux.
Dans ces toiles où l’espace est à la fois cloisonné et ouvert, usant d’un format carré resserrant le sujet sur l'essentiel de sa vision, Sylvie Grenn fait intervenir simultanément la couleur et le graphisme où son « non-finito » laisse au regard une plage de réflexion pour s’y introduire
entre terre et ciel
13 Août au 16 Octobre
Ouverture du jeudi au dimanche de 10h à 12h et de 14h à 19h - l'exposition est ouverte le lundi 15 août
Deux conférences sur l’Art Aborigène seront tenues
par Yolande Vivaldi - Collection Chants du Désert.
le vendredi 19 août à 17h30 et le vendredi 7 octobre à 17h30
Art Aborigène
En partenariat avec la collection « Chants du Désert »
C’est avec bonheur que je présente à la Grande Galerie ma collection d’art aborigène. Une exposition aux portes de la Provence qui raconte une passion et un parcours de découvertes.
Installée en Australie il y une vingtaine d’années, c’est avec les yeux du néophyte que j’ai approché cet art aux facettes multiples : à la fois contemporain et millénaire, il est abstrait et figuratif, austère et foisonnant… Il raconte les histoires du Temps du Rêve.
D’emblée, j’ai été subjuguée par sa beauté, son mystère et son énergie créatrice. Mon œil a appris grâce aux artistes les plus talentueux que j’ai eu la chance d’approcher dans leurs communautés du désert australien. Rencontres renouvelées en 2015 par un long périple où j'ai vu la force d'un peuple qui tentait de conserver sa dignité et sa culture par l'art.
Chants du Désert, né du désir de faire partager ces découvertes, raconte une histoire personnelle et subjective sur les murs de La Grande Galerie.
Yolande Vivaldi, Chants du Désert Janvier 2016
" le temps du rêve" ne désigne pas un monde de
songe ou d'irréalité, mais un ordre de réalité qui transcende l'expérience quotidienne.
C'est par l'acquisition des connaissances et non par l'accumulation des possessions matérielles que s'acquiert le prestige dans la société aborigène. L'art expression du savoir, est, par
conséquent, une affirmation d'autorité.
Longtemps admiré seulement pour son ancienneté, l'art des Aborigènes d'Australie revendique aujourd'hui sa place sur la carte artistique du monde contemporain parmi les grandes manifestations de
l'intelligence et de la création humaines.
Textes extraits de " L'art des Aborigènes d'Australie " de
Wally Caruana, conservateur du département des arts Aborigènes de l'Australian National Gallery à Canberra.
( Éditions Thames & Hudson)
Art contemporain / Art traditionnel
L'exposition croise les
réalisations "homme/femme" ; les techniques "acrylique / ocres sur toile /ocres sur écorce" ;
Les oeuvres de trente trois artistes aborigènes sont exposées à LA GRANDE
GALERIE
Yolande Vivaldi, responsable de la collection Chants du Désert, partagera lors de
plusieurs conférences son expérience de "l'art aborigène" pendant la durée de l'exposition à LA GRANDE GALERIE.
Mireille Fulpius
Sculptures / Installations
En parcourant la monographie de Mireille Fulpius, on est saisi par l'amplitude de ses propositions artistiques et par la vigueur qui s'en dégage. En exploratrice, elle alterne les
matériaux- métal, bois, papier-, les techniques -sculptures, installations, estampage-, les volumes.
Elle occupe l'espace dedans/ dehors. Tout l'intéresse, tout
semble possible.
Sans filtre, Mireille perçoit l'environnement avec l'attention au vivant de ceux qui savent avant de comprendre.
Chaque fois, c'est avec une intuition fine de la matière et du geste qu'elle expérimente de nouvelles formes et imprime à son œuvre ce perceptible mouvement de vie qui
donne au regardeur " le sentiment d'être là " *.
Depuis une vingtaine d'années, j'assiste à cette fascinante opération de transmutation d'un matériau brut en une œuvre et collabore au montage des
installations.
C'est à partir de nos libres discussions et de l'accès à l'intimité de l'artiste dans son atelier que cet entretien s'est engagé.
SAVASSE 26740 /
CANDIDE par
Mirandole et Cie
uvelle zo12 euros /8 euros pour les personnes en recherche d'emploi et les moins de 15 ans
ne de texte >>
Mirandole et Cie présente :
CANDIDE
(d’après l’œuvre de Voltaire)
Mise en scène Alberto Nason ; Lumières : Antoine Fouqueau ; Costumes : Caroline Dumoutiers
Avec : Franck Dafour, Soizic de La Chapelle, Gwennaël Mélé, Alberto Nason, Olivia Nason, Pauline Paolini
Mesdames, Messieurs,
Les choses ne pouvant pas être autres de ce qu’elles sont, cette lettre d’invitation est nécessairement une lettre d’invitation, pour Vous, à redécouvrir le « Candide » de Voltaire.
Sous l’enseigne de la Commedia dell’Arte, six comédiens vont vous transporter dans les péripéties du héros voltairien entre l’ancien et le nouveau monde, qui lui aussi fait part du meilleur des mondes possibles qu’est le nôtre.
Ça joue, ça
danse, ça chante, ça vit et ça meurt… mais pas tout à fait, car Voltaire pousse son insolence et désinvolture jusqu’à la mort, dont il se joue en nous réjouissant.
Notes de mise en scène
Le choix de présenter cet ouvrage en « Commedia dell ’ arte » n’est pas uniquement dû à notre vocation, ni à notre envie. Les personnages de Candide présentent tous les caractéristiques des archétypes, ils sont tous fixés dans l’exagération de leur caractère, exactement comme pour les « masques » de la Commedia dell’arte : le choix s’imposait. A l’insolence de Voltaire nous ajoutons l’insolence de la Commedia ; au tourbillon des aventures nous ajoutons le tourbillon musical : l’excès ne doit pas être consommé avec modération.
"Tous deux compositeurs et instrumentistes, Martin Béziers et Rémy Jouffroy sévissent ensemble depuis plusieurs années. Improvisateurs et arrangeurs, sérieux et bordéliques, respectueux et irrévérencieux, ils sont comme l'étaient les punks des origines: érudits et à jamais débutants. Ainsi attachés à l'instant plus qu'à l'idée, ils transforment sans profaner l’œuvre d'un monstre sacré partageur, et partagé.
Dans leur hommage au monsieur à la moustache, Martin et Rémy préfèrent l'adaptation à l'imitation, mêlent librement les couleurs blues aux textes crus, swinguent ou asseyent les chansons dans de lentes rythmiques médiévales. L'audace n'est ni plus ni moins que de chanter Georges Brassens, en incorporant çà et là de leurs inspirations personnelles, sans vergogne.
Le duo a par ailleurs récemment sorti son premier album (coproduction Les Brûlants/Auprès de son Arbre)"
L'exposition "de couleur et de terre" du 10 septembre au 18 octobre 2015 fait jouer peinture et céramique sculpturale.
Elle présente cinq céramistes :
Marianne Castelly, Agathe Larpent, Marie-Noëlle Leppens, Marie-Laure Lévitan, Jane Norbury
Et trois peintres :
Yolande Borget, Marie-Noëlle Gonthier, René Schlosser
Cette exposition est organisée en partenariat avec la galerie Artenostrum et la galerie Nadia B, installées à Dieulefit dans la Drôme.
Le parcours de sculptures "pointe d'or" est ouvert au public du 10 septembre au 18 octobre 2015.
Les sculptures se découvrent au gré d’un cheminement vers l'aqueduc puis le grand bassin, vestiges de cet ancien site industriel qu’est la Fabrique.
Ce premier parcours dans le bassin est initié par les artistes du Collectif de LA GRANDE GALERIE, Caniato, Célarier, Drouin, Dykman, Paquet, Perrier.
Dominique Blaise (Plasticien), David Décamp (Plasticien), Carole Fromenty (Plasticienne), Cédric Roulliat (Photographe), Guillaume Treppoz (Peintre).
Plusieurs expressions de l'art contemporain sont représentées - art textile, installation, peinture, photographie, sculpture.
Et si parfois le travail de ces artistes peut surprendre, LA GRANDE GALERIE affirme ainsi son choix d’oser en interpellant tous les publics.
" INTERMEZZO"
du 25 juillet au 30 août
La Grande Galerie vous reçoit
uniquement sur rendez-vous
pour vous présenter les œuvres
des artistes du collectif
Victor Caniato Christine Célarier
Jacques Drouin Brigitte Dykman
Jean-Guy Paquet Catherine Perrier
Cédric Roulliat s’est tourné naturellement vers la photographie et la vidéo pour rapprocher son travail des formes de narration populaires telles que le cinéma ou le roman-photo. Ses modèles sont aussi parfois des comédiens, et figurent dans des scènes reposant essentiellement sur des figures de désir, solitude ou folie.
Artiste lyonnais, né en 1959, autodidacte.
"Guillame Treppoz pratique un art de l’accumulation de la matière, répétitive mais jamais mécanique. Ayant constaté que le déchet de peinture au pied de la toile est parfois un processus bien plus créatif que la peinture volontairement appliquée, Treppoz a pris le parti de recueillir et collecter les surplus de matière et s’est mis patiemment à leur écoute. Petit à petit, ses intentions picturales ont été passées au crible de ce phénomène qui précisément échappe à l’intention. Il s’est appliqué à peindre par sécrétion, comme l’hirondelle construit son nid en accumulant des boulettes de matière liée avec sa salive". Stéphane Dumas, extrait de Les peaux créatrices.
Artiste lyonnaise née en1965, enseigne le design textile à l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon.
Elle nous propose un jeu de virtuose où se conjuguent les fils et points de la broderie traditionnelle avec une iconographie issue d’ouvrages scientifiques anciens, de photos de famille et de dessins personnels.
La matière tissu offre alors un dialogue social et culturel, un espace de confrontation, celui des bâtisseurs de cathédrale, des chirurgiens, des pères de famille mais aussi celui des points de croix, des chefs-d’œuvre de patience romantique, de finesse et d’ultimes détails.
« On peut être tenté de faire des rapprochements avec sa propre histoire, ses propres questionnements tant certains éléments se prêtent aux extrapolations autobiographiques…. ».Carole Froments
David DECAMP
Sculpteur plasticien, né en 1970 à Bourg-en-Bresse, vit et travaille à Lyon.
« Il y a un arbre dans la vie de David Decamp et ce n’est pas celui des contes, mythes et légendes - ni arbre phallus, ni arbre utérus, mais un arbre de plomb, qui vous fait passer le goût de la nature et fait passer la vie d’avant, au rang de préhistoire…
Faux mouvement, un arbre tombe. Il ne fait pas que couper une jambe. Il matérialise une frontière entre la vie antérieure, celle du mouvement, aussi lointaine immédiatement, que l’aube des temps… et la vie d’après. Il détermine…
David Decamp plombe la nature et les choses, comme un silence de plomb scelle les bouches sur leurs secrets. Ce geste démiurgique force l’attention sur les choses communes, les égalise dans cet élément, fluide et malléable où ils perdent leur nature pour une éternité. » Brigitte David
Marianne Castelly
« Mes pièces doivent dire la sauvagerie ; tout à la fois, le précieux, le tout petit ».
Depuis 2010, c’est dans un ancien moulinage de la Drôme que Marianne Castelly travaille ses terres, aux colombins ou à la plaque, en grès ou porcelaine.
Le résultat : des sculptures douces et brutes à la fois, décorées d’engobes, de colorants et d’émaux épais, très influencées par la peinture. Elle y laisse toujours la trace du geste. « Cela leur imprime une belle énergie », assume-t-elle.
Marianne Castelly conçoit aussi d’autres petits objets inspirés par le monde de l’enfance, de l’archéologie ou de l’architecture. Ces formes-là, libres, sont comme animées d’une vie propre.
Hypernuit : création de bijoux, entre patines et émaillage, motifs sérigraphiés et gravés...
Yolande Borget
« C'était, au-delà du désir, la nécessité de dire l'indicible »
« Cette phrase de Henri Bauchau souligne toute la difficulté de réussir à traduire ce qui est enfoui, indéfinissable et non identifiable...
Le ressenti face aux travaux de Yolande Borget relève du même questionnement : comment « dire l'indicible », comment extraire, sortir ce qui est en soi et le matérialiser ? »
Lore Aguettaz
À ces questions, fait écho un texte de Jean-Pierre Kauffmann attribué à un de ses amis :
« il ne faut jamais raconter une peinture. C'est la pire des choses. La peinture ne raconte pas d'histoire, elle crée de l'énergie. Oui, c'est de l'énergie qu'on a enfermée dans un cadre, dans un rectangle. »
René Schlosser
Les Matériaux de la peinture
Le choix des œuvres pour cette présentation insiste clairement sur la matérialité de la peinture.
Les supports du dessin ou de la couleur sont des matériaux utilisés par l'homme au quotidien.
...sur le support bleu d'une affiche décollée (Hains, Villéglé), reprendre la suite des carnets de dessin en Drôme, en France, ou à l'étranger.
un choix délibéré majoritaire d'œuvres ayant pour support de vieux zincs de toitures, de plaques d'offset usagées : cadrer, découper, assembler les traces visibles, oxydations du gris-bleu au
terre-ocre, taches de peinture, de ciment, soudures, blessures ou déchirures du métal,
proposant la plupart du temps des paysages, paysages visités donc reconnus, dessinés lors de voyages ou photographiés, légendés.
"Seules les traces sont à conserver". (René Char).
Zincs, rondes puisque leur forme parfaite est la forme du monde, sont une réplique des "pierres de rêves" (Roger Caillois), marbres de la carrière de Dali (au Yunnan), découpées sous forme ronde ou carrée (Yunan Shi), pierres de méditation appréciées des lettrés chinois, qu'elles soient figuratives ou abstraites.
Sur toile de jute ou sur papier du quotidien (collages), répondent à la pratique de la peinture nomade avec des matériaux trouvés sur place. Travaux souvent accompagnés de livres d'artistes, réalisés avec des écrivains, poètes du continent visité.
....à défaut de morceaux de céramiques cassées, les suites (A. Gaudu – J. M. Jujol) sont effectuées avec des chutes de frisettes assemblées, ou de cartons peints découpés (Henri. Matisse).
Paysages avec figures absentes ? Mais où est l'homme dans cette peinture ?
L'homme est celui qui voit et refait ce que l'homme a fait.
René Schlosser - Février 2015
Marie-Noëlle Gonthier
Marie-Noëlle Gonthier vit et travaille dans la drôme. Formée à l’école des Beaux-Arts de Lyon, elle y apprend la gravure, puis se consacre au collage. De 1996 à 1998, elle est en résidence à la
Casa de Velazquez à Madrid.
Après les Livres d’Heures où des figures naissent de fonds aux couleurs raffinées évoquant les fresques de Giotto, le collage laisse place - exception faite pour la série, ininterrompue depuis 2007, des paysages miniatures des Matinaux – à des “matières picturales” de jus colorés et de pastel : séries Aigue, Sinople et Sèves.
La technique du frottage inaugurée en 2005 avec les Mandalas (empreintes de souches d’arbre sur fond d’or) se développe en étroite relation avec le travail pictural des pigments, comme dans les grands formats des Elégies (frottages d’arbres debout avec prédelle) et l’ensemble Liber (relevés d’écorce sur lavis). Les arbres ne sont pas les seules “figures tutélaires” qui aimantent ce travail, la série Lapiaz s’attache au monde lapidaire et “relève” des dalles de pierre…..
…..Autant de séries, autant de pistes tracées entre terre et ciel, proche et lointain, ombre et lumière, visible et invisible, pour tenter de rendre compte de l’épaisseur du monde et l’énigme de l’être.
Impulsions
Formes organiques, crées à partir de plaques de terre striées, manipulées par des impulsions corporelles : pression, pliage, soulèvement, afin d’arriver à une forme en trois dimensions.
L’acte est un dialogue avec l’argile, ou ni moi ni la matière ne domine. La main ne laisse pas ses traces, seul le mouvement de l’énergie reste. Les formes résultantes ont une vie intérieure qui est
à la fois familière et étrange, elles évoquent beaucoup de choses mais restent, pour moi, totalement abstraites. Les lignes imprimées suivent les ondulations et distorsions, soulignées par la
terre blanche qui remplissent les sillons. Travaillées quand la terre est malléable, les pièces retiennent une apparence de douceur et fluidité, souvent je vois les gens les toucher,
involontairement, comme pour s’assurer qu’elles ont été transformées par le feu en grès dur.
Jane Norbury
Marie-Laure Lévitan est née en 1950. Sa formation de céramiste date des années 1975. Elle expose depuis 1980. Son travail a longtemps entretenu une relation assez frontale avec la terre et le feu donnant des œuvres rudes et sombres, d'aspect "primitif ". Depuis quelques années, ses œuvres se sont éclairées de couleurs plus lumineuses que la terre polie révèle et que l'enfumage du "raku" patine, leur donnant une grâce nouvelle. Marie-Laure Lévitan expose dans les galeries en France et participe aux manifestations artistiques les plus reconnues. Elle vit et travaille en Rhône-Alpes. Première page et article dans ATELIERS D’ART n°40.
Film en préparation.
PIERRES DE SILENCE
Je me tiens à la limite
Entre le Minéral et l'Aquatique
Entre le Volume et la Surface
Entre les Ombres et les Reflets
Entre le dit et le non-dit
Le plaisir de malaxer des pâtes, me guide
continuer inlassablement les expériences qui
m'émeuvent, m'amusent, m'interpellent.
Le plaisir de voir par la fusion, le développement,
la transformation de ce que je mets à jour,
que je rends concret et lumineux.
Ici, c'est une rencontre dans le temps,
ce qui s'arrête, ce qui passe,
entre la présence des pierres sur les dalles,
sur les étendues frémissantes et mouvantes,
entre les idées qui coulent et la main qui saisit
pour un état présent.
1er mars 2015 Agathe LARPENT
Marie-Noêlle Leppens Épurées et essentielles, les œuvres de Marie-Noëlle Leppens puisent aux sources de l’archétype. Qu’elle s’inspire du bouclier, de l’outil ou de l’architecture, la céramiste recherche la forme première, celle qui est gravée dans la mémoire collective et reconnue par tous comme le prototype à l’origine des différentes déclinaisons stylistiques. Pour réussir à extraire ces silhouettes primordiales, elle parcourt les textes afin d’y déceler la signification, la symbolique de chacun de ces objets dont elle va s’approprier. Dans ses dernières réalisations, on reconnaît la maison, austère et dépouillée. Mais leur apparence et leur taille, les rapproche à l’élément primaire du bâti, la brique. Comme dans la série des outils, Marie-Noëlle Leppens confère à ces sculptures un sentiment d’équilibre précaire, en désaxant légèrement leur centre. L’artiste brouille les pistes également dans le rendu des matières, par une alchimie savante et hasardeuse à la fois, qui fait hésiter entre la pierre, la terre ou le métal. Avec élégance, elle joue avec nos sens, notre imaginaire, avec notre mémoire aussi, par son refus de complaisance dans l’esthétique de l’épure et en distillant, dans ses sculptures de grès, des interférences subtiles qui griffent la surface et éraillent les lignes, comme dans les images fragiles du souvenir. / Nicole Kunz - historienne de l’art – janvier 2015 |